prise de vue argentique, 2017
Série "Mondes indiens"
tirage sur papier argentique Kodak brillant 14 x 20 cm
Edition de 5 exemplaires
numérotés et signés devant, dans la marge blanche, avec certificat
tirage pigmentaire sur papier fine art coton fini baryté
30 cm x 45 cm
Edition de 5 exemplaires
numérotés et signés, avec certificat
tirage pigmentaire sur papier fine art coton fini baryté
80 cm x 120 cm
Edition de 5 exemplaires
numérotés et signés, avec certificat
non encadré
encadrement sur demande
La série "Mondes indiens" :
"Mon premier voyage en Inde fut aussi mon premier grand voyage d'amour (peut-être est-ce aussi pour cela que je suis devenue accro à toi dès le départ, Mother India).
Déjà l'année d'après je revenais, avec Benoit, l'ami de toujours; puis revenais encore, pour un an cette fois, comme ce fut dur de te quitter !
Je suis revenue et revenue pour Holi, fête de l'amour et des couleur, un cadeau pour les photographes, à Bénarès, à Vrindavan, à Udaipur, à Mathura, à Rishikesh.
Je suis passée te regarder avec mon nez, faire des photos qui sentent. J'ai adoré te renifler, même si parfois tu pues, Mother India. Je trouve aussi que tu fais trop de bruit, tu m'agaces, tu me fatigues, tu m'horripiles, je te déteste, comment peux-tu supporter la misère de tant de tes enfants, la richesse insolente de quelques uns, mais qu'est-ce que je fais là, je veux te quitter, je vais m'en aller. Je jette mes boules Quies et je me laisse bercer, j'aime le bruit de tes trains qui roulent lentement et se balancent, le son anesthésiant des musiciens et des prières pour la Puja, j'aime même la cacophonie de tes klaxons, de tes cris, de tes grincements, comment ai-je pu avoir envie de te laisser?
Je suis venue te présenter ma fille, qui porte un prénom du Maharasthra. Tout de suite tu l'as conquise, on est venues et revenues. Avec elle, on a sillonné le pays, du Ladakh à Pondichery, de Goa à Bénarès. Elle a appris le yoga et la danse. Elle a appris par coeur la bande son de Devdas, tout le bus chantait avec elle – il n'y a que moi qui ne suivais pas.
Je suis venue avec des amants de passage, tu es taillée pour l'amour Mother India, mais j'aime aussi venir te voir seule. Tu es encore différente alors, tu me laisses mieux me fondre en toi.
J'ai tourné autour de toi, vu d'autres pays de ton monde, les montagnes de ton frère-siamois-frère-ennemi le Pakistan et celles du petit Népal, les grands fleuves du Bangladesh, la feinte douceur du Sri Lanka, les cousins de tes bouddhistes ladakhis au Mustang et au Tibet. Tu ne sais pas ce qu'est une frontière, Mother India, tu absorbes et tu débordes, par capillarité, on se sait pas où vraiment tu t'arrêtes.
J'ai tenté de te comprendre. J'ai gribouillé sur mes carnets et j'ai photographié un peu tes paysages, un peu tes palais, tes petites maisons, tes temples, et par dessus tout tes femmes et tes hommes, tes ribambelles d'enfants, vous êtes si nombreux, ça ne finit jamais. J'ai lu des documents et des romans, des récits d'autres voyageurs, parcouru tes livres sacrés, j'ai renoncé à te comprendre. Peut-être est-ce même pour cela, pour ton insondable mystère, que tu me fascines tant et tant.
Je ne pourrai jamais vraiment te saisir, mais je voudrais faire rentrer dans mes photographies un peu de ton éclat, de tes sons, de tes fragrances, une idée de ta diversité, du goût de tes restaurants de rue. Faire ressentir la chaleur épuisante des plaines du Bihar au mois de mai, la moiteur sur le cap Comorin à l'attente de la mousson, la qualité de glace, rutilante, blessante, du mont Rackaposhi, la douce indolence du grand Bouddha couché de Pollonnaruwa, le sentiment d'être un grain de rien face aux montagnes du Mustang, l'estomac dévasté et heureux après un bol de thé au beurre salé dans un monastère isolé du Tibet...
Me faire comme un shoot de toi, en somme."
La photographie "bananiers électriques" :
J'aime le côté à la fois très "lisible" de cette photographie - pour une fois, le flou n'est pas de la partie -. pas besoin d'effet en effet pour sirir du réel avec cette image semblant sortie tout droit d'un conte de fée, dans cette lumière irréelle et brumeuse de l'aube, où s'entrechoquent nuances de vert et de mauve. Ou sont les elfes ? Elles arriveront bientôt sans doute, se retrouveront à la croisée des chemins.
Photo prise sur l'île de Majuli, en Assam.
Oeuvre d'art d'un artiste contemporain répondant aux critères pour la défiscalisation par les entreprises (article 238 AB)
voyage / Inde / paysage / photographie de voyage / street photography / violet / mauve / Ablutions / Aube